L'administration américaine semble avoir compris la situation de très grand danger dans laquelle se trouve Boeing déjà très affaibli par l'affaire du 737 MAX.
Eviter le coup de grâce pour Boeing
Déjà très affaibli financièrement par les conséquences de l'immobilisation du 737 MAX avec 25 Md$ de recettes envolées en 2019 et plus de 18 Md$ de compensations à verser, Boeing était d'ores et déjà en situation de grand danger avant l'éclatement de l'épidémie de coronavirus ou covid-19. Les effets de l'épidémie, qui se propage désormais sur tout le territoire des Etats-Unis, avaient de fortes chances de porter le coup de grâce au constructeur de Seattle. L'administration Trump a manifestement pris conscience de la réalité de la situation. "Nous devons protéger Boeing", a déclaré le président des Etats-Unis, Donald Trump, lors d'une conférence de presse tenue ce jour, mardi 17 mars.
Besoin de liquidités à court terme
Quelques heures plus tôt, Boeing avait publiquement demandé aux responsables de la Maison Blanche et du Congrès une aide d'urgence à court terme pour lui-même, ses fournisseurs et les compagnies aériennes afin d'éviter une vague de licenciements massifs. Et Boeing avait indiqué que "des discussions positives et continues se poursuivent avec le gouvernement et les leaders de l'industrie" - y compris au sein de l'administration Trump et du Congrès. "L'accès à court terme aux liquidités publiques et privées sera l'un des moyens les plus importants pour les compagnies aériennes, les aéroports, les fournisseurs et les fabricants de faire la transition vers la reprise... Nous apprécions la façon dont l'administration et le Congrès s'engagent avec tous les éléments de l'industrie aéronautique en cette période difficile", soulignait le constructeur américain.
12 Md$ à sortir pour Boeing
S&P avait dégradé de deux crans la note crédit du groupe de Seattle, pour la ramener à 'BBB'. L'agence de notation table sur une sortie de trésorerie de 11 à 12Md$ cette année, suivie d'une reprise plus faible que prévu l'année prochaine en raison de l'immobilisation au sol prolongée du 737 Max. "En outre, la réduction significative des voyages aériens dans le monde due au coronavirus entraînera probablement une augmentation des reports de commandes d'avions, ce qui exercera une pression supplémentaire sur les flux de trésorerie", soulignait l'agence de notation.