Dernière armée à ne pas avoir structuré ses forces spéciales dans un commandement dédié, l'Armée de l'Air va concentrer ses unités et son bureau dans une brigade dédiée.
Fusiliers commandos de l'air
L’Armée de l’Air va concentrer ses quatre unités de référence et son bureau des forces spéciales air (BFSA) dans une brigade dédiée, placée sous la coupe de l’actuelle brigade aérienne des forces de sécurité et d’intervention, commandée par le général Laurent Boïté.
Cette BAFSI compte actuellement les fusiliers commandos de l’air, les trois commandos parachutistes de l’air (dont les deux confiés au COS, les CPA 10 et CPA 30), le centre air de saut en vol (CASV) et les pompiers de l’air, dont leur centre de référence sur le NRBC, à Cazaux, qui a bien servi durant le covid-19. La BAFSI dispose donc déjà de la moitié des 800 et quelques opérateurs des forces spéciales air.
Escadrons Pyrénées et Poitou
La nouvelle entité accueillera aussi l’escadron d’hélicoptères 1/67 Pyrénées et l’escadron de transport 3/61 Poitou. La mise sur orbite du nouvel ensemble devrait intervenir à l’automne, à temps pour la Saint-Michel. Des redécoupages et des finalisations ne sont pas à exclure d’ici là. Cette évolution majeure aura consommé des mois d’effort, pour savoir quelle était la bonne méthode, et le bon résultat. La question s’est posée par exemple de savoir si le commandement de la défense aérienne (CDAOA) devait en détenir le pilotage, ou si les forces spéciales devaient rester au commandement des forces aériennes (CFA), choix apparemment retenu.
Le commandant des Forces Aériennes, le général Matthieu Pélissier s’était déplacé en personne, à Orléans, début mai, pour une présentation du sujet. La décision formelle d’organisation a été prise la semaine dernière.
Fonctionnement simplifié
Cette structuration ne règle pas d’un coup tous les problèmes des forces spéciales, mais permet au moins de limiter le nombre d’interlocuteurs pour leur fonctionnement quotidien, qui devrait s’en retrouver enfin simplifié et donc, optimisé, comparé aux lourdeurs actuelles. En outre, elle permet désormais de bien visualiser que les forces spéciales Air ont l’intégralité des moyens nécessaires à une opération autonome, au-dessus des terres en tout cas. Les appuis 3D que sont les chasseurs, drones armées et avions légers de surveillance sont aussi à proximité.
Carences incompréhensibles
Pour autant, les forces spéciales Air sont, par contre, confrontées à des problèmes criants de matériels notamment au Poitou, ainsi que de recrutement, des carences incompréhensibles alors que les forces spéciales représentent la pointe de diamant de l’Armée de l’Air. Après une période complexe, les CPA ont retrouvé des flux intéressants de recrutement, mais les unités navigantes rencontrent plus de problèmes : une variable à rapidement faire évoluer, alors que des aéronefs supplémentaires doivent théoriquement se rendre disponibles à moyen terme.