Deux hélicoptères ukrainiens en très très basse altitude : l'appui aérien dans la contre-offensive
Deux hélicoptères ukrainiens en très très basse altitude : l'appui aérien dans la contre-offensive
© Open sources

publié le 15 juin 2023 à 12:20

736 mots

Deux hélicoptères ukrainiens en très très basse altitude : l'appui aérien dans la contre-offensive

Comme prévu, après plusieurs jours de blackout côté ukrainien, les images commencent à nouveau à être publiées. De récentes publications permettent de confirmer que les troupes au sol peuvent toujours compter sur un appui aérien provenant de Mi-24 Hind et même un ancien Mi-35 tchèque. Une autre vidéo montre aussi que les avions Su-25 et MiG-29 ont été très actifs récemment.


Les Hind restent actifs

Depuis le 13 juin, une vidéo montrant une paire de Mi-35 ukrainiens a été publiée sur les réseaux sociaux. Il semblerait que les deux hélicoptères de combat ont frappé des positions russes du côté de Zaporijia. Après un blackout presque total et complet de la part des autorités ukrainiennes, ainsi que directement de la part des militaires sur le front, les images commencent petit-à-petit à être publiée. Ainsi, les troupes au sol peuvent compter sur un appui aérien mais toujours en stand-off : comme démontré par ces deux Mi-24 Hind, les hélicoptères sont utilisés uniquement pour des tirs spray and pray. Concrètement, avec une défense antiaérienne sol-air dense, les appareils ne peuvent agir directement sur la ligne de contact sans risquer d'être abattus. Les Hind volent alors en basse altitude pour éviter d'être détecter. A une certaine distance de la cible, les hélicoptères se cabrent avec un certain angle et tirent une volée de roquette non guidées. Cependant, les hélicoptères ont gagné quelques dizaines de mètres et, pour éviter un éventuel missile sol-air tiré dans leur direction, on peut voir les hélicoptères lâcher des flares ou leurres infrarouges jusqu'à ce qu'ils reviennent en très basse altitude.

Si les appareils utilisés sont moins vulnérables, cette technique d'attaque a cependant deux gros désavantages :

  1. Les tirs ne sont pas du tout précis. Ils permettent de traiter une zone et non pas une cible avec précision.
  2. Suite au faible degré de précision, plus le nombre de roquettes tirées est élevé, plus la chance de toucher des cibles sur la zone sera augmentée. Dès lors, il faut tirer un grand nombre de roquettes. Ce point négatif est toutefois atténué par le besoin en roquettes de faible degré technologique ; il ne s'agit pas de missiles de précision et dont le montant se chiffre en plusieurs millions d'euros.

Un Hind spécial

Le premier Hind ukrainien est en réalité un ancien Mi-35 (version d'export du Mi-24V) des Forces armées tchèques. Leur transfert avait été confirmé en juillet 2022 alors même que la République tchèque avait déjà annoncé la livraison de chars et de blindés quelques mois auparavant (article sur le sujet). Si le camouflage trois tons (kaki, gris clair et gris foncé) permet d'authentifier son précédent utilisateur, la forme même du camouflage offre aussi la possibilité d'identifier clairement l'appareil comme étant l'ancien Mi-35 n° 3370 (comme démontré dans le tweet ci-dessous).

Quid des avions ?

Le 12 juin, une autre vidéo également publiée sur les réseaux sociaux démontre également que les avions des Forces aériennes ukrainiennes sont aussi déployés en soutien des troupes au sol (tweet ci-dessous). On peut y voir plusieurs paires d'avions d'attaque Su-25 Frogfoot et une paire d'avions de combat MiG-29 Fulcrum ukrainiens. Si les premiers effectuent également des tirs de roquettes non guidées, l'utilisation des MiG-29 est inconnue : ils peuvent être utilisés en couverture aérienne au profit des avions d'attaque ou en soutien direct à ces derniers en fournissant une capacité SEAD (suppression des défenses aériennes ennemies) via l'utilisation des missiles air-sol antiradar AGM-88 HARM.

Ainsi, malgré un blackout de presque deux semaines du côté ukrainien, ces deux vidéos confirment bel et bien que les militaires ukrainiens déployés sur la ligne de front peuvent toujours compter sur un appui aérien. C'est d'autant plus le cas que l'efficacité même des Forces russes est diminuée par les frappes longue portée des bombardiers tactiques Su-24 Fencer équipés de missiles air-sol Storm Shadow (plus d'infos dans cet article). Ces derniers ne visent pas la ligne de front mais bel et bien des cibles stratégiques situées en profondeur du dispositif russe (poste de commandement, nœud ferroviaire, bâtiment logistique,...).

Commentaires
15/06/2023 12:20
736 mots

Deux hélicoptères ukrainiens en très très basse altitude : l'appui aérien dans la contre-offensive

Comme prévu, après plusieurs jours de blackout côté ukrainien, les images commencent à nouveau à être publiées. De récentes publications permettent de confirmer que les troupes au sol peuvent toujours compter sur un appui aérien provenant de Mi-24 Hind et même un ancien Mi-35 tchèque. Une autre vidéo montre aussi que les avions Su-25 et MiG-29 ont été très actifs récemment.

Deux hélicoptères ukrainiens en très très basse altitude : l'appui aérien dans la contre-offensive
Deux hélicoptères ukrainiens en très très basse altitude : l'appui aérien dans la contre-offensive

Les Hind restent actifs

Depuis le 13 juin, une vidéo montrant une paire de Mi-35 ukrainiens a été publiée sur les réseaux sociaux. Il semblerait que les deux hélicoptères de combat ont frappé des positions russes du côté de Zaporijia. Après un blackout presque total et complet de la part des autorités ukrainiennes, ainsi que directement de la part des militaires sur le front, les images commencent petit-à-petit à être publiée. Ainsi, les troupes au sol peuvent compter sur un appui aérien mais toujours en stand-off : comme démontré par ces deux Mi-24 Hind, les hélicoptères sont utilisés uniquement pour des tirs spray and pray. Concrètement, avec une défense antiaérienne sol-air dense, les appareils ne peuvent agir directement sur la ligne de contact sans risquer d'être abattus. Les Hind volent alors en basse altitude pour éviter d'être détecter. A une certaine distance de la cible, les hélicoptères se cabrent avec un certain angle et tirent une volée de roquette non guidées. Cependant, les hélicoptères ont gagné quelques dizaines de mètres et, pour éviter un éventuel missile sol-air tiré dans leur direction, on peut voir les hélicoptères lâcher des flares ou leurres infrarouges jusqu'à ce qu'ils reviennent en très basse altitude.

Si les appareils utilisés sont moins vulnérables, cette technique d'attaque a cependant deux gros désavantages :

  1. Les tirs ne sont pas du tout précis. Ils permettent de traiter une zone et non pas une cible avec précision.
  2. Suite au faible degré de précision, plus le nombre de roquettes tirées est élevé, plus la chance de toucher des cibles sur la zone sera augmentée. Dès lors, il faut tirer un grand nombre de roquettes. Ce point négatif est toutefois atténué par le besoin en roquettes de faible degré technologique ; il ne s'agit pas de missiles de précision et dont le montant se chiffre en plusieurs millions d'euros.

Un Hind spécial

Le premier Hind ukrainien est en réalité un ancien Mi-35 (version d'export du Mi-24V) des Forces armées tchèques. Leur transfert avait été confirmé en juillet 2022 alors même que la République tchèque avait déjà annoncé la livraison de chars et de blindés quelques mois auparavant (article sur le sujet). Si le camouflage trois tons (kaki, gris clair et gris foncé) permet d'authentifier son précédent utilisateur, la forme même du camouflage offre aussi la possibilité d'identifier clairement l'appareil comme étant l'ancien Mi-35 n° 3370 (comme démontré dans le tweet ci-dessous).

Quid des avions ?

Le 12 juin, une autre vidéo également publiée sur les réseaux sociaux démontre également que les avions des Forces aériennes ukrainiennes sont aussi déployés en soutien des troupes au sol (tweet ci-dessous). On peut y voir plusieurs paires d'avions d'attaque Su-25 Frogfoot et une paire d'avions de combat MiG-29 Fulcrum ukrainiens. Si les premiers effectuent également des tirs de roquettes non guidées, l'utilisation des MiG-29 est inconnue : ils peuvent être utilisés en couverture aérienne au profit des avions d'attaque ou en soutien direct à ces derniers en fournissant une capacité SEAD (suppression des défenses aériennes ennemies) via l'utilisation des missiles air-sol antiradar AGM-88 HARM.

Ainsi, malgré un blackout de presque deux semaines du côté ukrainien, ces deux vidéos confirment bel et bien que les militaires ukrainiens déployés sur la ligne de front peuvent toujours compter sur un appui aérien. C'est d'autant plus le cas que l'efficacité même des Forces russes est diminuée par les frappes longue portée des bombardiers tactiques Su-24 Fencer équipés de missiles air-sol Storm Shadow (plus d'infos dans cet article). Ces derniers ne visent pas la ligne de front mais bel et bien des cibles stratégiques situées en profondeur du dispositif russe (poste de commandement, nœud ferroviaire, bâtiment logistique,...).



Commentaires