Crash d'un F-35B : après d'intenses recherches, le site du crash est découvert
Crash d'un F-35B : après d'intenses recherches, le site du crash est découvert
© USMC

publié le 19 septembre 2023 à 18:16

913 mots

Crash d'un F-35B : après d'intenses recherches, le site du crash est découvert

Après une journée de recherche, les Forces armées américaines ont découvert le site du crash du F-35B Lightning II. Le pilote s’était éjecté mais l’avion avait continué à voler un certain temps avant de s’écraser au sol. Cette perte représente le troisième avion détruit dans un crash pour l’USMC en très peu de temps. Son commandant a d’ailleurs ordonné une pause des vols pendant deux jours.


Éjection !

Le 17 septembre, le pilote d'un avion de combat F-35B Lightning II du Corps des Marines américain (USMC) s'est éjecté de son appareil. Le pilote s'est éjecté et a été rapidement retrouvé. Il a été transféré dans hôpital et ses jours ne sont pas en danger. Si les causes du crash ne sont pas encore connues, le Département de la Défense (DoD) avait aussi un autre problème concernant cet incident : les restes de l'avion n'ont pas été retrouvé. Ce dernier a pu voler très loin car au moment de l'éjection, le pilote automatique de l'avion fonctionnait.

Un avion fiable ?

En dehors des incidents de plus faibles ampleurs, l'avion phare de Lockheed Martin comprend déjà 10 avions détruits, avec notamment une majorité de F-35A et B irrécupérables (soit 4 F-35A, 4 F-35B et 1 F-35C). Un porte-parole de Lockheed Martin, a répondu auprès de CNN qui se demandais si l'avion était fiable :

"La flotte mondiale de F-35 a dépassé plus de 721.000 heures de vol cumulées, s'étalant sur 17 nations et les trois branches armées des États-Unis. Depuis que les F-3 ont commencé à voler il y a 17 ans, il y a eu un pilote tué et moins de 10 avions détruits. Plus de 965 F-35 ont été livrés et plus de 430.000 sorties réalisées." En ce qui concerne le pilote décédé, il s'agit du F-35A japonais perdu en mer le 19 avril 2019.

Si les statistiques peuvent impressionner, il faut rappeler que le programme F-35 dans sa globalité est un véritable gouffre financier pour le budget du Pentagone et de fait, une cible privilégiée pour les rapports du GAO (résumé de rapports du GAO sur le F-35), l'équivalent de la Cour des Comptes en France. L'avion est également sous-motorisé à tel point que le moteur F135 sera amélioré pour les variantes Block 4 et suivantes et c'est sans compter les différents retards suite à des causes externes (COVID, près 1.700 entreprises participent au programme F-35, règles de sécurité non suivies,...) ayant pour conséquence un retard des livraisons (exemple avec les F-35 belges).

Moyens déployés

Le 18 septembre, des moyens aériens civils et militaires ont été déployés afin de chercher le site du crash :

  • un hélicoptère Bell 407 de la South Carolina Law Enforcement Division (SLED) [N500SC]
  • trois avions Cessna 182 de la Civilian Air Patrol (CAP) [CAP3973, CAP3990, CAP3935]
  • un avion de transport tactique HC-130J Combat King II de l'US Air Force [KING15]
  • un avion de transport léger UC-12M Huron (King Air 200) de l'US Navy [FOXX840]

Il n'en reste plus grand chose

Dans la journée du 18 septembre, vers 17h00 heure locale, le site du crash a été découvert par le Huron de l'US Navy. Il est d'ailleurs possible d'apercevoir que l'avion a changé son vol d'un tracé classique de recherche (en effectuant des S sur une zone bien définie) à un vol circulaire au-dessus d'une région située à l'ouest d'Hemingway (comté de Williamsburg, Caroline du Sud) et dans un rayon proche des coordonnées 33.74539294514318, -79.56825272544496.

Un échange radio entre l'avion et un contrôleur aérien permet d'entendre le pilote répondre au contrôleur : "[...] il n'en reste pas grand-chose [...]". La base de Charleston a aussi confirmé via X que le site du crash avait été localisé.

Tracé de vol du UC-12M Huron de l'US Navy et zone approximative de l'endroit du crash du F-35B.
Tracé de vol du UC-12M Huron de l'US Navy et zone approximative de l'endroit du crash du F-35B. © Air&Cosmos, ADS-B
Tracé de vol du UC-12M Huron de l'US Navy et zone approximative de l'endroit du crash du F-35B.

Pause de deux jours

En approximativement six semaines, l'USMC perdait près de trois appareils en vol :

Cette vague de crash importants (Class-A aviation mishaps) a obligé le général Eric M. Smith, le Commandant du Corps des Marines, a ordonner une pause des opérations aériennes. Celle-ci ne concerne que les unités aériennes de l'USMC et ce, pendant deux jours. Ces deux jours doivent permettre aux commandant d'unités de rappeler au équipages des avions ainsi que les personnels au sol :

  • les fondamentaux de la sécurité des opérations aériennes
  • la sécurité au sol
  • les procédures de maintenance et de vol

Un incident qui peut aller loin

Ce n'est pas la première fois qu'un avion continue de voler après l'éjection de son pilote et ce, avec parfois de lourdes conséquences. Il suffit de regarder le crash du MiG-29 soviétique en Belgique : le 4 juillet 1989, un avion de combat MiG-23 soviétique décollais depuis la Pologne. Cependant, suite à un problème moteur, le pilote a rapidement dû s'éjecter. Toutefois, l'avion ne s'est pas écrasé et volait en direction de l'Ouest, grâce à son pilote automatique. Résultat, l'avion de combat a passé la frontière entre l'Allemagne de l'Est et de l'Ouest. Il était attendu par des F-15 qui devait l’abattre en mer du Nord. Cependant, l'avion est tombé à court de carburant et s'est écrasé sur une maison à Courtrai (Belgique), tuant une personne. La communication tardive de l'URSS sur ce sujet a eu comme conséquences la création de nombreux doutes et questionnements (emport d'armes ? armes nucléaires ? provocation ?)... jusqu'à la confirmation de la thèse de l'incident de la part de Moscou.

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19/09/2023 18:16
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Crash d'un F-35B : après d'intenses recherches, le site du crash est découvert

Après une journée de recherche, les Forces armées américaines ont découvert le site du crash du F-35B Lightning II. Le pilote s’était éjecté mais l’avion avait continué à voler un certain temps avant de s’écraser au sol. Cette perte représente le troisième avion détruit dans un crash pour l’USMC en très peu de temps. Son commandant a d’ailleurs ordonné une pause des vols pendant deux jours.

Crash d'un F-35B : après d'intenses recherches, le site du crash est découvert
Crash d'un F-35B : après d'intenses recherches, le site du crash est découvert

Éjection !

Le 17 septembre, le pilote d'un avion de combat F-35B Lightning II du Corps des Marines américain (USMC) s'est éjecté de son appareil. Le pilote s'est éjecté et a été rapidement retrouvé. Il a été transféré dans hôpital et ses jours ne sont pas en danger. Si les causes du crash ne sont pas encore connues, le Département de la Défense (DoD) avait aussi un autre problème concernant cet incident : les restes de l'avion n'ont pas été retrouvé. Ce dernier a pu voler très loin car au moment de l'éjection, le pilote automatique de l'avion fonctionnait.

Un avion fiable ?

En dehors des incidents de plus faibles ampleurs, l'avion phare de Lockheed Martin comprend déjà 10 avions détruits, avec notamment une majorité de F-35A et B irrécupérables (soit 4 F-35A, 4 F-35B et 1 F-35C). Un porte-parole de Lockheed Martin, a répondu auprès de CNN qui se demandais si l'avion était fiable :

"La flotte mondiale de F-35 a dépassé plus de 721.000 heures de vol cumulées, s'étalant sur 17 nations et les trois branches armées des États-Unis. Depuis que les F-3 ont commencé à voler il y a 17 ans, il y a eu un pilote tué et moins de 10 avions détruits. Plus de 965 F-35 ont été livrés et plus de 430.000 sorties réalisées." En ce qui concerne le pilote décédé, il s'agit du F-35A japonais perdu en mer le 19 avril 2019.

Si les statistiques peuvent impressionner, il faut rappeler que le programme F-35 dans sa globalité est un véritable gouffre financier pour le budget du Pentagone et de fait, une cible privilégiée pour les rapports du GAO (résumé de rapports du GAO sur le F-35), l'équivalent de la Cour des Comptes en France. L'avion est également sous-motorisé à tel point que le moteur F135 sera amélioré pour les variantes Block 4 et suivantes et c'est sans compter les différents retards suite à des causes externes (COVID, près 1.700 entreprises participent au programme F-35, règles de sécurité non suivies,...) ayant pour conséquence un retard des livraisons (exemple avec les F-35 belges).

Moyens déployés

Le 18 septembre, des moyens aériens civils et militaires ont été déployés afin de chercher le site du crash :

  • un hélicoptère Bell 407 de la South Carolina Law Enforcement Division (SLED) [N500SC]
  • trois avions Cessna 182 de la Civilian Air Patrol (CAP) [CAP3973, CAP3990, CAP3935]
  • un avion de transport tactique HC-130J Combat King II de l'US Air Force [KING15]
  • un avion de transport léger UC-12M Huron (King Air 200) de l'US Navy [FOXX840]

Il n'en reste plus grand chose

Dans la journée du 18 septembre, vers 17h00 heure locale, le site du crash a été découvert par le Huron de l'US Navy. Il est d'ailleurs possible d'apercevoir que l'avion a changé son vol d'un tracé classique de recherche (en effectuant des S sur une zone bien définie) à un vol circulaire au-dessus d'une région située à l'ouest d'Hemingway (comté de Williamsburg, Caroline du Sud) et dans un rayon proche des coordonnées 33.74539294514318, -79.56825272544496.

Un échange radio entre l'avion et un contrôleur aérien permet d'entendre le pilote répondre au contrôleur : "[...] il n'en reste pas grand-chose [...]". La base de Charleston a aussi confirmé via X que le site du crash avait été localisé.

Tracé de vol du UC-12M Huron de l'US Navy et zone approximative de l'endroit du crash du F-35B.
Tracé de vol du UC-12M Huron de l'US Navy et zone approximative de l'endroit du crash du F-35B. © Air&Cosmos, ADS-B
Tracé de vol du UC-12M Huron de l'US Navy et zone approximative de l'endroit du crash du F-35B.

Pause de deux jours

En approximativement six semaines, l'USMC perdait près de trois appareils en vol :

Cette vague de crash importants (Class-A aviation mishaps) a obligé le général Eric M. Smith, le Commandant du Corps des Marines, a ordonner une pause des opérations aériennes. Celle-ci ne concerne que les unités aériennes de l'USMC et ce, pendant deux jours. Ces deux jours doivent permettre aux commandant d'unités de rappeler au équipages des avions ainsi que les personnels au sol :

  • les fondamentaux de la sécurité des opérations aériennes
  • la sécurité au sol
  • les procédures de maintenance et de vol

Un incident qui peut aller loin

Ce n'est pas la première fois qu'un avion continue de voler après l'éjection de son pilote et ce, avec parfois de lourdes conséquences. Il suffit de regarder le crash du MiG-29 soviétique en Belgique : le 4 juillet 1989, un avion de combat MiG-23 soviétique décollais depuis la Pologne. Cependant, suite à un problème moteur, le pilote a rapidement dû s'éjecter. Toutefois, l'avion ne s'est pas écrasé et volait en direction de l'Ouest, grâce à son pilote automatique. Résultat, l'avion de combat a passé la frontière entre l'Allemagne de l'Est et de l'Ouest. Il était attendu par des F-15 qui devait l’abattre en mer du Nord. Cependant, l'avion est tombé à court de carburant et s'est écrasé sur une maison à Courtrai (Belgique), tuant une personne. La communication tardive de l'URSS sur ce sujet a eu comme conséquences la création de nombreux doutes et questionnements (emport d'armes ? armes nucléaires ? provocation ?)... jusqu'à la confirmation de la thèse de l'incident de la part de Moscou.



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