Comment fournir des essaims de drones aux forces armées françaises ?
Comment fournir des essaims de drones aux forces armées françaises ?
© Direction Générale de l'Armement

publié le 14 juin 2023 à 06:45

640 mots

Comment fournir des essaims de drones aux forces armées françaises ?

La Direction générale de l’armement (DGA) est investie, aux côtés de Safran et Squadrone System, dans le programme TAMOS qui pourrait permettre de doter les armées françaises de drones volants en essaim.


Un dispositif d’aide à l’innovation technologique de défense pour les essaims de drones 

La Loi de Programmation Militaire est actuellement en cours d’étude par le Sénat, après avoir été votée par l’Assemblée Nationale ce mercredi 7 juin, à 408 voix pour et 87 contre. Les discussions ne sont pas encore terminées, mais la loi prévoit un effort de 10 milliards d’euros dédié à l’innovation dans le domaine de la défense, au service des forces armées françaises. Dans le cadre de cette loi, et plus largement de l’effort de modernisation des Armées, la Direction générale de l’armement (DGA) s’investit largement dans le développement des technologies novatrices en coordination avec l’Agence de l’innovation de défense (AID). De cette première découle d’ailleurs le dispositif RAPID ou Régime d'APpui à l'Innovation Duale qui vise à subventionner des projets d’innovations duales portés par des entreprises de moins de 2000 salariés (qu'elles soient seules ou en consortium). 

Dans un point presse du ministère des Armées réalisé la semaine dernière, l’ingénieur général de l'armement Patrick Aufort, actuellement directeur de l’AID, a notamment rappelé les 9 thématiques prioritaires provenant de l’Etat-Major des Armées et porté par l’Agence, parmi lesquelles se trouvent "les véhicules autonomes et leurs flottes". 

Le projet de recherche TAMOS pour des flottilles de drones 

Dans le cadre de cet effort global, la DGA et l’AID ont lancé le programme TAMOS (pour « Tactical Multi-Objectives Swarming UAVs) qui a été confié aux entreprises Safran Electronics & Defense et Squadrone-System, une entreprise grenobloise spécialisée dans la conception de drones. Le bilan d’activité 2022 de l’AID publié ce 8 juin, indique que le « projet prévoit la mise en œuvre d’essaims de drones pour permettre la réalisation d’une ou plusieurs missions, avec la capacité d’adapter et de reconfigurer les flottes dynamiquement, le tout contrôlé par un superviseur intelligent » (comprendre ici l’intelligence artificielle). Son financement par la DGA via la RAPID est prévu sur 2 ans. 

Squadrone System, de son côté, désigne 3 objectifs : 

  • « Mettre en œuvre un essaim de drones pour réaliser des missions plus étendues ou plusieurs missions à la fois. »
  • « Adapter la configuration de la flotte disponible afin de s’adapter aux missions, hétérogènes et potentiellement multiples. »
  • « Rendre l’opérateur du système d’essaim de drones capable de déployer facilement une mission dans des conditions de sécurité active optimales à travers une interface Homme-Système simple et des fonctions d’autonomie de l’essaim adaptées à la mission. »

En sommes, prévoir une interface simple qui permettra à un opérateur humain de diriger des missions multiples et/ou complexes confiées à un essaim de drones de petite taille. L’AID précise au sujet de TAMOS que la mise en œuvre de ce programme pourrait trouver des applications dans le cadre du programme SCAF. 

Quels sont les avantages d’une configuration de drones en essaim

Les essaims de drones, aussi appelés flottilles, représentent plusieurs avantages. La capacité de réaliser des missions plus complexes en est un, de même que de mener avec un nombre d'opérateurs réduit plusieurs missions. La configuration en essaim permet aussi de diminuer la taille des drones, de répartir différentes charges utiles entre les différentes entités et donc de rendre les options plus nombreuses dans la réalisation de la mission, sans impacter les capacités de chaque unité. Dans un cadre militaire, ils offrent la possibilité de submerger les capteurs des systèmes de défense aérienne ennemis afin d'accroître le taux de réussite des frappes menées à son encontre. La guerre en Ukraine est un exemple du rôle novateur que peuvent jouer les drones dans le cadre d’un conflit de haute intensité à notre époque. Le choix de développer les flottilles de drones est donc un choix logique que la DGA a d’ores et déjà choisi d’emprunter pour fournir aux soldats français des moyens modernes pour évoluer dans les futurs situations et conflits dans lesquels ils seront engagés.

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14/06/2023 06:45
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Comment fournir des essaims de drones aux forces armées françaises ?

La Direction générale de l’armement (DGA) est investie, aux côtés de Safran et Squadrone System, dans le programme TAMOS qui pourrait permettre de doter les armées françaises de drones volants en essaim.

Comment fournir des essaims de drones aux forces armées françaises ?
Comment fournir des essaims de drones aux forces armées françaises ?

Un dispositif d’aide à l’innovation technologique de défense pour les essaims de drones 

La Loi de Programmation Militaire est actuellement en cours d’étude par le Sénat, après avoir été votée par l’Assemblée Nationale ce mercredi 7 juin, à 408 voix pour et 87 contre. Les discussions ne sont pas encore terminées, mais la loi prévoit un effort de 10 milliards d’euros dédié à l’innovation dans le domaine de la défense, au service des forces armées françaises. Dans le cadre de cette loi, et plus largement de l’effort de modernisation des Armées, la Direction générale de l’armement (DGA) s’investit largement dans le développement des technologies novatrices en coordination avec l’Agence de l’innovation de défense (AID). De cette première découle d’ailleurs le dispositif RAPID ou Régime d'APpui à l'Innovation Duale qui vise à subventionner des projets d’innovations duales portés par des entreprises de moins de 2000 salariés (qu'elles soient seules ou en consortium). 

Dans un point presse du ministère des Armées réalisé la semaine dernière, l’ingénieur général de l'armement Patrick Aufort, actuellement directeur de l’AID, a notamment rappelé les 9 thématiques prioritaires provenant de l’Etat-Major des Armées et porté par l’Agence, parmi lesquelles se trouvent "les véhicules autonomes et leurs flottes". 

Le projet de recherche TAMOS pour des flottilles de drones 

Dans le cadre de cet effort global, la DGA et l’AID ont lancé le programme TAMOS (pour « Tactical Multi-Objectives Swarming UAVs) qui a été confié aux entreprises Safran Electronics & Defense et Squadrone-System, une entreprise grenobloise spécialisée dans la conception de drones. Le bilan d’activité 2022 de l’AID publié ce 8 juin, indique que le « projet prévoit la mise en œuvre d’essaims de drones pour permettre la réalisation d’une ou plusieurs missions, avec la capacité d’adapter et de reconfigurer les flottes dynamiquement, le tout contrôlé par un superviseur intelligent » (comprendre ici l’intelligence artificielle). Son financement par la DGA via la RAPID est prévu sur 2 ans. 

Squadrone System, de son côté, désigne 3 objectifs : 

  • « Mettre en œuvre un essaim de drones pour réaliser des missions plus étendues ou plusieurs missions à la fois. »
  • « Adapter la configuration de la flotte disponible afin de s’adapter aux missions, hétérogènes et potentiellement multiples. »
  • « Rendre l’opérateur du système d’essaim de drones capable de déployer facilement une mission dans des conditions de sécurité active optimales à travers une interface Homme-Système simple et des fonctions d’autonomie de l’essaim adaptées à la mission. »

En sommes, prévoir une interface simple qui permettra à un opérateur humain de diriger des missions multiples et/ou complexes confiées à un essaim de drones de petite taille. L’AID précise au sujet de TAMOS que la mise en œuvre de ce programme pourrait trouver des applications dans le cadre du programme SCAF. 

Quels sont les avantages d’une configuration de drones en essaim

Les essaims de drones, aussi appelés flottilles, représentent plusieurs avantages. La capacité de réaliser des missions plus complexes en est un, de même que de mener avec un nombre d'opérateurs réduit plusieurs missions. La configuration en essaim permet aussi de diminuer la taille des drones, de répartir différentes charges utiles entre les différentes entités et donc de rendre les options plus nombreuses dans la réalisation de la mission, sans impacter les capacités de chaque unité. Dans un cadre militaire, ils offrent la possibilité de submerger les capteurs des systèmes de défense aérienne ennemis afin d'accroître le taux de réussite des frappes menées à son encontre. La guerre en Ukraine est un exemple du rôle novateur que peuvent jouer les drones dans le cadre d’un conflit de haute intensité à notre époque. Le choix de développer les flottilles de drones est donc un choix logique que la DGA a d’ores et déjà choisi d’emprunter pour fournir aux soldats français des moyens modernes pour évoluer dans les futurs situations et conflits dans lesquels ils seront engagés.



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