Le NH-90 MRFH s'impose définitivement sur l'AW 159 Wildcat et le MH-60R Seahawk
Retour sur investissement
Le Bundestag a ratifié en fin de semaine dernière la décision de la marine allemande en faveur de l'acquisition de 31 hélicoptères multi-rôle NH-90 MRFH (Muti-Role Frigate Helicopter). Cet appareil s'est imposé à l'été 2019 sur l'AW 159 Wildcat d'Agusta et le MH-60R Seahawk de Sikorsky dans le cadre du programme Sea Tiger. Par ce choix, le gouvernement allemand réalise un retour sur investissement concernant la chaîne logistique, les infrastructures, et la formation communes au 18 NH-90 NFH du programme Sea Lion acquis précédemment pour les missions de reconnaissance, de transport, et de "search and rescue".
L'école française
Par cette acquisition la Deutsche Marine confirme son souhait de converger vers les choix d'aéromobilité de la marine française, néerlandaise, italienne, et norvégienne, et ce au détriment de celles retenues par la Royal Navy. En effet, si les 18 Sea Lion entrés en service en juin 2020 remplaceront définitivement les Sea King Mk41 en 2023, les Sea Tiger remplaceront eux les Lynx Mk88A en 2025 pour les missions de lutte anti sous-marine et de lutte anti-surface. Sur ces deux derniers domaines, il faut noter que les allemands ont décidé d'accroître leurs capacités de manière sensible, puisqu'ils ne disposaient jusqu'à présent que de 24 Lynx. Désormais chaque frégate pourra donc emporter deux de ces hélicoptères. La dernière unité étant réservée aux opérations de tests et d'évaluations. Le programme MRFH est très proche de la configuration du NFH Caïman de la Marine Nationale précisément dans le but d'accélérer son déploiement, et d'ouvrir la voie à des opérations combinées avec la Royale.
Une négociation au pas de charge
Moins de 15 mois se sont écoulés entre le choix définitif de la marine allemande et la signature du contrat, alors que cinq années avaient été nécessaires au BAAINB pour l'acquisition du programme Sea Lion. En fait, le patron de l'aéronavale, le Capitaine Thorsten Bobzin, avait imposé un tempo sans concession à l'agence de procurement dans la mesure où les Lynx en fin de vie devaient impérativement être remplacés en 2025, afin d'éviter l'attrition des capacités de lutte anti sous-marine.